Il convient aussi de mentionner l’indicateur Eurostat de privation matérielle et sociale sévère (SMSD) des enfants qui comprend 17 items couvrant les aspects matériels et sociaux de la privation des enfants (12 items concernent uniquement les enfants). Les informations sont collectées tous les trois ans. La proportion d’enfants à qui il manque au moins trois de ces 17 items représente le taux de SMSD. L’inclusion sociale de l’enfant prime dans nos considérations ; que ce soit à l’école, dans les loisirs et lui offrant des conditions de vie dignes et la possibilité de participer à la vie publique (monde associatif, ONG…).
Items relatifs aux enfants :
- Quelques habits neufs (pas de seconde main)
- Deux paires de chaussures de la bonne pointure
- Fruits et légumes frais chaque jour
- Viande, poulet, poisson ou équivalent végétarien chaque jour
- Livres à la maison adaptés à l’âge de l’enfant
- Équipements de loisirs extérieurs
- Jeux d’intérieur
- Loisirs réguliers
- Célébrations d’occasions spéciales
- Invitation d’amis à venir jouer et manger de temps en temps
- Participation à des excursions et évènements scolaires
- Vacances
Items relatifs au ménage :
- Remplacement du mobilier usé
- Absence d’arriérés de paiement
- Accès à internet
- Logement adéquatement chauffé
- Accès à une voiture à usage privé.
Au Luxembourg, 8% des enfants (0-15 ans) sont victimes de privation matérielle et sociale sévère, un chiffre moins élevé que la proportion d’enfants sous le seuil de pauvreté. Ce taux est toutefois relativement élevé par rapport à d’autres pays européens. En Slovénie, en Suède, en Finlande, en Estonie, au Danemark ou aux Pays-Bas, les taux de privation atteignent entre 3% et 5%.
Le Luxembourg a le niveau de consommation moyen le plus élevé d’Europe, mais affiche un taux de privation des enfants plus élevé que des pays ayant un niveau de vie nettement inférieur. À l’inverse, des pays comme la Slovénie, l’Estonie, la Croatie, la Lettonie, la Lituanie et Malte sont beaucoup moins prospères que le Luxembourg, mais parviennent néanmoins à mieux protéger leurs enfants de la privation. Si l’on fait du niveau de consommation une référence de ce qui est possible en termes de privation des enfants, le Luxembourg dispose d’une large marge de manœuvre pour améliorer la protection des enfants.