Projet de recherche dirigé par Guy Elcheroth (Université de Lausanne)

Faire face au passé des mauvais traitements dans les institutions publiques

Au cours des dernières décennies, un nombre croissant de pays, dont la Suisse, ont pris des mesures pour faire la lumière sur l’histoire récente de mauvais traitements systématiques subis par des enfants et adolescents placés dans des institutions étatiques. La recherche sur la manière dont le traitement du passé peut déboucher sur des formes de reconnaissance et de réparation bénéfiques aux personnes concernées, et à leurs familles, est toutefois encore relativement clairsemée. Dans ce contexte, le présent projet vise à étudier les processus de partage de mémoires liées à des traitements problématiques, dans un contexte marqué par un silence sociétal encore largement répandu, moyennant une démarche de recherche collaborative menée au Luxembourg. Par ailleurs, nous souhaitons tirer des leçons pertinentes d’une décennie de traitement du passé lié aux détentions administratives en Suisse, sur la manière dont une société peut passer du silence à l’ouverture d’un débat sociétal, et stimuler un processus de transfert de connaissances entre les deux sites de recherche.

La contribution escomptée du projet de recherche à la littérature scientifique et aux connaissances publiques se déclinera ainsi autour de trois points forts :

• Premièrement, nous examinerons l’impact biographique de la prise en charge en institution sur plusieurs générations, en élargissant le champ de la recherche aux enfants des personnes directement concernées, mais aussi à leurs parents.
• Deuxièmement, nous examinerons comment, et sous quelles conditions, des histoires familiales difficiles peuvent devenir des sources non seulement de vulnérabilité, mais également de résilience.
• Troisièmement, contrairement à la plupart des programmes de recherche précédents, nous étudierons ces processus dans un contexte social encore marqué par un silence collectif prédominant sur les « traitements qui font du mal » au sein des institutions étatiques.

Appel à participation

Comment entrer en contact ?

Par téléphone (+352 621 189 879), sms ou email (larc@unil.ch), en indiquant un numéro auquel vous êtes joignable et la ou les langues dans lesquelles vous êtes à l’aise pour vous exprimer. Une intervieweuse vous rappellera pour prendre rendez-vous ou pour répondre à vos questions !

Qui peut participer ?

L’étude concerne les personnes âgées aujourd’hui de 30 ans au moins qui ont été placées en tant que mineures à Dreiborn ou à Schrassig depuis le 1er janvier 1993. Nous souhaitons rencontrer toute personne concernée qui nous contacte jusqu’au 15 décembre 2025.

Comment se déroulera la recherche ?

La recherche se base sur un entretien individuel. Lors de cet entretien, vous pourrez vous exprimer dans une langue dans laquelle vous êtes à l’aise: en luxembourgeois, français, allemand, portugais ou anglais. Il fera l’objet d’un enregistrement audio confidentiel et d’une retranscription écrite, que l’équipe de recherche citera uniquement avec votre accord.

Où auront lieu les entretiens ?

En règle générale, les entretiens seront réalisés dans les locaux de l’OKAJU, à la Maison des droits de l’homme (Mënscherechtshaus) au 65 route d’Arlon, Luxembourg-Ville.

Qu’implique votre participation ?

Les entretiens seront l’occasion de mettre en lumière les expériences de placements en CSEE, sujet encore peu étudié. Ainsi, vous contribuez à une meilleure compréhension de l’impact du placement sur les parcours de vie.

Qui mènera les entretiens ?

Nous veillerons à offrir un espace respectueux et bienveillant lors de votre participation, grâce à l’engagement d’une équipe plurilingue d’intervieweuses qualifiées et formées à ces enjeux :

• Claudia Da Silva (FR – EN – PT)
• Jacqueline Di Ronco (LU – FR – DE – EN)
• Yara Kassab (FR – DE – EN)
• Sonja Schmitt (LU – FR – DE – EN)
  

Cette équipe est supervisée par Guy Elcheroth et Lisa Clees.

Appel à témoignages – Document PDF (FR,DE,EN,PT)