Invitée par l’Okaju à l’occasion du lancement du livre « Un siècle de droits de l’enfant » au Mënscherechtshaus, Ann Skelton, présidente sortante du Comité des droits de l’enfant de l’ONU, a captivé l’auditoire avec une intervention puissante, entre mémoire historique et appel résolu à relever les défis d’aujourd’hui.

Elle a salué la publication d’un ouvrage collectif richement illustré, soulignant l’importance de se souvenir des figures fondatrices comme Eglantyne Jebb et Dorothy Buxton. Elle a rappelé l’engagement d’Eglantyne, qui, en pleine guerre, défendait les enfants de l’ennemi, posant ainsi les bases d’un humanisme universel. Ce geste, à l’origine de la création de Save the Children, incarne une solidarité encore trop absente dans les conflits actuels.

Ann Skelton a dressé un constat préoccupant : les violations graves des droits de l’enfant en temps de guerre sont en augmentation. Elle a évoqué les chiffres alarmants de l’ONU et les récentes auditions du Comité concernant des États en conflit. Elle a insisté sur la nécessité de préserver l’indépendance des institutions de défense des droits de l’enfant, telles que les médiateurs et les institutions nationales des droits humains.

Elle a également salué les avancées législatives, notamment en Écosse, où l’incorporation de la Convention dans le droit national constitue un exemple inspirant. Elle y voit un levier puissant, capable d’influencer même les États qui n’ont pas encore ratifié certains protocoles.

Son plaidoyer s’est articulé autour de cinq axes :

  1. Préserver la Convention des droits de l’enfant et rappeler aux États leurs engagements.
  2. Renforcer les alliances entre défenseurs des droits humains, en refusant l’isolement des droits de l’enfant.
  3. Soutenir les institutions indépendantes, garantes de la protection effective des enfants.
  4. Promouvoir l’accès à la justice, en permettant aux enfants de faire valoir leurs droits dans toutes les sphères de la vie.
  5. Ne pas renoncer, malgré les reculs politiques et les crises budgétaires qui fragilisent les mécanismes internationaux.

Elle a conclu en appelant à une mobilisation collective, soulignant que les enfants ne peuvent porter seuls la responsabilité de défendre leurs droits. Les adultes ont un rôle essentiel à jouer pour les accompagner, les écouter et agir à leurs côtés. Entre conflits armés, accès à la justice et indépendance des institutions, les défis sont nombreux. Mais des voix s’élèvent, notamment celles des jeunes, pour défendre un monde plus juste. L’ouvrage souligne aussi l’importance d’unir les forces : institutions, professionnels, enfants et jeunes eux-mêmes.

Un message fort en ressort : ne pas baisser les bras. Les droits de l’enfant sont des droits humains. Et leur défense est l’affaire de toutes et tous.

Ann Skelton : un regard lucide sur les droits de l’enfant, entre héritage et avenir

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